———

Tunisie révolution

———

2011

———

Affichettes et autocollants
impression numérique
———
Le 17 décembre 2010, l’immolation d’un jeune chômeur diplômé, Mohamed Bouazizi, marque le départ d’une révolte qui enflamme toute la Tunisie, et renversera en à peine un mois un dictateur au pouvoir depuis 23 ans. En France, la communauté tunisienne s’active. Le samedi 15 janvier doit avoir lieu une manifestation intitulée «Halte au massacre en Tunisie». Trois jours avant, on me demande de réaliser un autocollant pour les camarades tunisiens de l’ATF (Association des Tunisiens de France). Ils ont déjà choisi leurs mots : «Je t’aime mon peuple, progressiste et révolutionnaire». La formule (inspirée du syndicaliste et indépendandiste Farhat Hached, assassiné en 1952) n’a pas besoin de mentionner Ben Ali ni sa répression meurtrière : puisque ceux-ci sont dans toutes les têtes, plutôt affirmer la lutte, le désir et la vie. Rania calligraphie la formule en arabe et français, que je scanne et mets en page. La veille de la manif, je suis dans le métro avec Nadia Chaabane de l’ATF, chargé des images (800 autocollants et 80 affichettes A3) pour aller les massicoter, alors qu’elle reçoit plusieurs coups de fil : Ben Ali est en fuite, le dictateur inamovible est tombé! Le lendemain, l’image est omniprésente dans la manifestation, mais ses mots n’ont plus le même sens : ils parlent de victoire…